lundi 16 juillet 2012

La police charge après la marche des mineurs à Madrid

Traduction de l'article de Juan Luis Sánchez et Héctor Juanatey paru le mercredi 11 juillet sur eldiario.es.
 

Des balles en caoutchouc, des familles qui courent, des enfants qui pleurent, des bousculades pour se réfugier dans les commerces voisins et au moins neuf interpellations. La marche des mineurs de ce soir, la troisième en 24 heures à Madrid, qui est partie d'Atocha à 19 h 30, s'est terminée soudainement à 22 heures quand la police a chargé avec force contre les milliers de personnes qui se trouvaient à la Puerta del Sol. Quinze minutes plus tôt, les mineurs avaient commencé à se retirer après avoir demandé par mégaphone que le rassemblement se disperse pacifiquement. Immédiatement après, avec les pétards qui ont accompagné la marche des mineurs depuis leur arrivée à Madrid en bruit de fond, les policiers antiémeutes ont commencé à enfiler gants et casques. Et la charge a commencé.


Cris, bousculades, coups, poubelles incendiées. La tension s'est étendue à tout le centre de Madrid : Callao, Gran Vía, Carretas... Les gens ne savaient pas où aller. Pendant ce temps, la police évacuait la Puerta del Sol et, pendant quelques minutes, n'a laissé passer personne.

Les gens se réfugiaient dans les commerces proches, d'où ils observaient les courses et les charges continues de la police.


Puis la circulation a été rouverte, avec beaucoup moins de monde. De Tirso de Molina à Callao, c'était un véritable chaos, survolé en permanence par les hélicoptères, sous les yeux ébahis des touristes assis aux terrasses de la Gran Vía, qui observaient stupéfaits les allées et venues des véhicules de police et des ambulances.

Incendie dans la rue Preciados (cc Juan Luis Sánchez)

Incendie devant un magasin de la Gran Vía à la hauteur de Callao (cc Juan Luis Sánchez)

La journée s'est terminée comme elle a commencé, avec les charges de la police après les manifestations, après l'intense mais pacifique journée d'hier. Car avant l'évacuation de Sol de cette nuit, on a revécu des moments émouvants, comme le célèbre « Santa Bárbara », chanté par les personnes réunies sur la place.


Puis il y a eu des cantiques, comme le « Canto a la Libertad », de Labordeta, sous l’œil attentif de la police, qui a commencé à se retirer peu avant 23 heures.


C'était le deuxième affrontement du jour entre la police et les manifestants qui accompagnaient les mineurs. Le matin, la manifestation devant le ministère de l'Industrie s'était terminée par une bataille dans l'avenue de La Castellana, où les pierres et les balles de caoutchouc ont volé pendant au moins une heure.

En tête de la manifestation, autour de la scène montée par les syndicats, des discours et des applaudissements.

La Castellana avant les charges de la police (cc Juan Luis Sánchez)

À l'arrière, la situation commençait à être tendue.


La plupart des mineurs et des représentants syndicaux qui les accompagnaient ont maintenant quitté Madrid, mais ils ont laissé derrière eux un changement d'atmosphère.

____________________
Juan Luis Sánchez est journaliste. Sous-directeur de eldiario.es, il a été cofondateur de Periodismo Humano. Il a réalisé des reportages au Maroc, au Kosovo, au Sahara et en Espagne. Sa couverture de l'éclosion du mouvement du 15M a été publié dans de nombreux médias espagnols et internationaux, comme le New York Times ou The Washington Post. Site personnel : www.juanlusanchez.com

Héctor Juanatey est journaliste et blogueur. Il a travaillé à La Voz de Galicia, Público et La Sexta. Blog : www.encontraportada.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire